Strasbourg retrouve l’Europe:
Ce que la qualification en Ligue Europa Conférence signifie vraiment — sur le plan financier, tactique et structurel — pour le plus jeune projet de BlueCo
Par BlueCo Xtra Editor
Commençons par une salve d’applaudissements pour Liam Rosenior. Pour sa première saison à la tête du RC Strasbourg, il a mené la plus jeune équipe des cinq grands championnats européens à une 7e place inattendue et remarquable en Ligue 1. Il mérite toutes les éloges qui lui sont adressées. C’est, tout simplement, un surperformer. Même le président Marc Keller a reconnu qu’au début de la saison, si on lui avait dit qu’une équipe aussi jeune finirait à la 7e place, il aurait signé sans hésiter.
Viré de Hull City, Rosenior a prouvé que le football français est peut-être le terrain idéal pour développer son style de jeu offensif et basé sur une philosophie claire.
Mais ce succès n’est pas l’œuvre d’un seul homme.
Il faut aussi saluer le leadership de BlueCo, le président Marc Keller, le directeur technique Pascal De Maesschalk, le directeur du recrutement de BlueCo Sam Jewell, ainsi que tout le staff technique, médical, performance, les analystes et les nutritionnistes. Chaque département a contribué à faire de cette saison une des plus marquantes de l’histoire récente du club.
Et surtout, un immense bravo aux supporters qui ont cru en la vision de BlueCo et ont soutenu à fond cette jeune équipe. Vous êtes exceptionnels. Et pour ceux qui critiquent sans cesse et sèment la discorde au nom de la tradition : prenez du recul. Strasbourg est de retour sur la scène européenne. Ce n’est peut-être “que” la Ligue Europa Conférence, mais c’est une preuve claire de progression. Même Chelsea est passé par là. On ne saute pas les étapes dans un vrai projet de développement.
Et maintenant, quelle est la suite pour Strasbourg ?
Maintenant que Strasbourg a décroché une place pour les barrages de la Ligue Europa Conférence, que signifie réellement cette qualification pour le club — à court et à long terme ?
Voici les points clés :
1. Une opportunité de croissance financière et de notoriété
La participation à une compétition européenne arrive à un moment critique sur le plan économique. Les droits TV en Ligue 1 sont en chute libre — passés de 24,36 M€ en 2021/22 à un peu plus de 20 M€ en 2023/24. Et selon les rapports, Strasbourg pourrait toucher moins de 5 M€ la saison prochaine.
C’est un manque à gagner colossal.
Mais l’Europe représente un levier. Les primes de l’UEFA, l’exposition télé, les recettes billetterie : tout cela peut stabiliser les finances du club. Et avec une bonne gestion, cela permettra de renforcer l’effectif et d’investir dans les infrastructures — stade, centre d’entraînement moderne, etc.
Sans oublier l’impact commercial. Les revenus commerciaux de Strasbourg stagnent autour de 15 M€ depuis deux saisons. Une campagne européenne pourrait facilement doubler, voire tripler ce chiffre d’ici 2025/26, grâce à de nouveaux sponsors et une visibilité accrue.
2. Renforcer l’effectif devient une priorité absolue
Le football offensif et ambitieux de Rosenior n’a pas seulement conquis les supporters, il a aussi augmenté l’attractivité du club pour des joueurs prometteurs à travers l’Europe. Et avec l’Europe en vitrine, c’est un argument encore plus fort.
Mais l’effectif actuel n’est pas construit pour jouer trois compétitions (Ligue 1, Coupe de France et Europe). Il faut donc recruter intelligemment, rapidement et efficacement.
Sam Jewell, en charge du recrutement, connaît bien les exigences des listes UEFA :
Liste A (max. 25 joueurs) :
17 places de ces joueurs professionnels sont destinées à des joueurs non locaux, c'est-à-dire des joueurs professionnels d'un autre pays.
4 places pour les joueurs professionnels formés au club (par le RC Strasbourg) pendant 3 saisons entières, soit 36 mois, âgés de 15 à 21 ans.
4 places pour les joueurs professionnels formés par un autre club en France pour 3 saisons entières pendant 36 mois entre les âges de 15 et 21 ans.
Liste B (pas de maximum) :
Un joueur peut être inscrit sur la liste B s'il est.. : Né le/après le 1er janvier 2004. Et a été éligible pour jouer pour Strasbourg pendant une période ininterrompue de 2 ans depuis ses 15 ans ou pendant un total de 3 années consécutives avec une année de prêt à des clubs de Ligue française. Les joueurs âgés de 16 ans peuvent être enregistrés s'ils ont joué pour Strasbourg pendant au moins 2 ans sans interruption.
Roben Risser est un exemple de joueur dans cette catégorie, car il remplit toutes les conditions pour figurer dans la liste B de Strasbourg.
- Risser est né après janvier 2003 (né en décembre 2004).
- A joué avec Strasbourg pendant plus de 2 années consécutives (2021/22 et 2022/23).
Le défi est donc double : construire une liste A compétitive, tout en utilisant pleinement les talents de la liste B.
Dans notre prochain article, nous ferons le point sur l'effectif actuel et les postes à renforcer pour la saison 2025/26.
3. Participer à une compétition UEFA signifie: Strasbourg doit professionnaliser son Académie
Le football européen, ce n’est pas seulement les projecteurs sur l’équipe première — c’est aussi une exigence de structuration à tous les niveaux du club. Parmi les règles majeures de l’UEFA, chaque club engagé doit inscrire huit joueurs formés localement : quatre formés au club (Strasbourg), et quatre formés en France (pas nécessairement à Strasbourg). Autrement dit, le Racing doit investir dans le développement local et recruter plus intelligemment sur le marché français.
Alors à ceux qui crient que l’Europe bloque les jeunes talents français — vous vous trompez. L’UEFA impose leur présence.
Cela implique aussi que la direction strasbourgeoise prenne des décisions fortes. Avec le départ de Matthieu Le Scornet, entraîneur de l’équipe B (comme nous l’avons révélé en exclusivité), le club doit nommer un coach visionnaire pour l’Académie, capable de poursuivre — et même d’élever — le niveau qu’il a instauré. L’objectif est clair : former des talents de très haut niveau, prêts à intégrer l’équipe première alors que Strasbourg vise à s’installer durablement sur la scène européenne.
Et si le Racing accède un jour à la Ligue des champions, l’Académie ne sera plus simplement un vivier de talents : elle participera à la Youth League de l’UEFA, avec tout ce que cela implique en termes de visibilité, d’expérience et de rayonnement.
Aujourd’hui plus que jamais, Strasbourg doit être intentionnel sur :
Le profil des jeunes joueurs qu’il recrute
Le niveau d’excellence des entraîneurs qu’il engage
Et la structure globale qu’il bâtit pour soutenir son ambition européenne
Ce n’est plus un chantier secondaire. C’est un impératif stratégique.
4. Le coefficient UEFA compte — et Strasbourg doit l’améliorer
Actuellement, Strasbourg affiche un coefficient UEFA de 14,561. C’est relativement bas, ce qui place le club dans le chapeau des non-têtes de série pour les barrages. Concrètement, cela signifie des tirages plus compliqués, davantage de tours de qualification à disputer, et très peu de marge d’erreur.
Mais avec une construction d’effectif intelligente et une identité de jeu bien définie, Strasbourg a toutes les cartes en main pour remporter son barrage, atteindre la phase de groupes, et commencer à engranger des points de coefficient précieux. Un meilleur classement facilitera les futurs tirages, permettra une meilleure redistribution des revenus UEFA et ouvrira la voie à une présence européenne régulière dans les saisons à venir.
En conclusion
Merci d’avoir lu jusqu’au bout. J’espère que vous comprenez désormais plus clairement pourquoi tant de personnes — les dirigeants de BlueCo, le président Keller, l’entraîneur Rosenior, les joueurs et les supporters conscients des réalités du football moderne — se sont battus pour cette qualification européenne.
Les bénéfices sont incontestables :
✅ Une hausse des revenus et une image de marque renforcée
✅ Un effectif plus compétitif et attractif
✅ Une académie structurée pour viser plus haut
✅ Un coefficient UEFA à faire progresser
Ce n’est que le début.
Et si vous croyez en ce que Strasbourg est en train de bâtir — restez connectés. De grandes choses arrivent.
Écrit par BlueCo Xtra Editor
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